Elle était une fois...
Par la Compagnie des Maringouins
Conception, réalisation, écriture : Mireille Chabas, Joëlle Grienenberger, Jackie Alibert
Mise en jeu : Michel Richard
Univers sonore : Erik Satie
Collage couverture plaquette : Joëlle grienenberger
Régie lumière : Gilles Schlaff
Manipulation et interprétation : Jackie Alibert
Création lumière au Vélo théâtre à Apt lors d’une résidence les 7, 8 et 9 mars 2007
Au tout début :
Inspiré par la lecture d’une nouvelle de Jean-Joseph Julaud: « Le magasin de grammaire ». Nous avons reconstruit autour de madame Céodé, propriétaire du magasin de grammaire, un univers à la mesure de nos rêves. Mireille Chabas a fouiné, trouvé, découpé, collé, vissé, agrafé, bricolé tout ce qui devait l’être. Papier de soie, papier journal, papier chiffon ou sonore Joëlle Grienenberger les a froissés, griffonnés, calligraphiés, peints, harmonisés. Parfois Jackie Alibert a aidé, le plus souvent elle a joué avec des choses, avec des objets, avec des lettres comme si c’était des marionnettes. Elle a écrit aussi. Michel Richard est venu voir, il a bien voulu améliorer le mouvement de l’ensemble. Erik Satie avait déjà écrit, nous lui avons emprunté quelques morceaux.
Bien plus tard :
L’espace scénique est un lieu de passage. On imagine que les intervenants s’y succèdent au rythme des exposés qu’ils viennent faire sans laisser de traces précises en dehors de quelques papiers au fond de la corbeille et dans le tiroir de la table. Une femme entre, un cartable à la main, conférencière, enseignante, prédicatrice… on ne saura pas. Tout paraît en ordre, pourtant très vite elle se heurte à mille petites complications comme si les choses, les objets, le lieu entier lui résistait. Il en sera ainsi tout au long de sa présence dans cet espace. Néanmoins, avec une détermination surprenante, traitant les problèmes dès qu’ils se présentent, elle ira au bout de l’exposé qu’elle est venue faire sur le pronom personnel féminin singulier.
La femme au cartable, emportée par la passion que lui inspire le sujet de sa causerie, endosse sa destinée jusqu’à se perdre en lui. Le sujet est une histoire de grammaire, plus précisément celle du pronom personnel féminin singulier. Quand ELLE épouse un PRESENT et devient COMPLEMENT D’OBJET DIRECT - Madame Céodé pour l’état civil – dans une phrase toute simple, l’auditoire va entrer dans l’intimité de ce terme. De la table de la cuisine à la boutique de mots en passant par la chambre, porté par un vocabulaire onirique et des manipulations surprenantes, le spectateur est invité à suivre Mme Céodé dans sa vie de proposition subordonnée. Appliquée, zélée dans sa démonstration, la femme au cartable étaie sa thèse au fur et à mesure de son développement avec ce qu’elle trouve sur place ou qu’elle sort de son cartable: papiers, objets.
Contact :
Jackie Alibert
maringouins@maringouins.org
Sortis du texte, quelques mots encore :
« …Tout le jour, Mme Céodé vend des mots doux pour Ginou, frivoles pour Nicole, coquins pour Augustin, digestes pour Oreste, alambiqués pour André, anciens pour Justin, des expressions tranquilles, des abréviations inhabituelles, des infinitifs ingrats, des locutions adverbiales, adjectives, des conjonctions juvéniles, matérielles ou conceptuelles, des substantifs mercantiles, des propositions artisanales, des particules anodines, des verbes transitifs, des adjectifs malins, des pronoms définis et possessifs et aussi de la ponctuation : points-virgules, virgules simples, points définitifs, points d’interrogation, de suspension, d’exclamation, parenthèses, pointillés, tirets, guillemets, étoiles, dièses et tous les signes abréviatifs astronomiques ou astrologiques… Chaque soir, Madame Céodé ferme sa boutique de mots et regagne sa phrase tranquille… Jusqu’au jour où madame Céodé porte en elle un futur qui naîtra au printemps, l’enfant du printemps est un participe présent… »
Spectacle de choses et d’autres pour un public familial et scolaire à partir de 7 ans.