Le Monte-plats
D'Harold Pinter
Mise en Scène de Sabine Sendra
Presse :
"Un univers sans utopie L’œuvre d’Harold Pinter est dominé par la difficulté de communiquer. Comme son maître Samuel Beckett il fonde son travail sur la quotidienneté des mots, le manque de prospective ou d’utopie qui mène vers une résignation insupportablement conforme à notre vision. Le monte-plats présenté ce soir au théâtre du Bourg Neuf respecte à la lettre la volonté de l’auteur. L’évidente platitude de l’existence nous apparaît brusquement, l’univers clos dans lequel évoluent les deux comédiens d’abord rassurant, pèse peu à peu plus lourdement et souligne la dérisoire médiocrité des personnages. Ben et Gus, Dupont et Dupond, joue les Pulp Fiction, un réveil claironnant rythmé par les exercices physiques commence la journée. Dans un sous-sol, probable local de service d’un hôtel, nos deux personnages attendent les ordres ou plus exactement l’ordre ; Inquiétant et définitif. Seul le monte-plats, omniprésent, les rattache au reste du monde. En attendant la parole déterminante de la haute l’autorité, il convient d’essayer de tuer …le temps. Evidemment, « l’enfer c’est l’autre » et l’horreur de la chasse d’eau au déferlement répétitif exaspère Ben aussi sûrement que la lecture aveugle d’un journal désuet tourmente Gus. L’inactivité forcée les enlise lentement dans de dérisoires propos plus monologue que dialogues. La peur amollie les ardeurs et engendre la superstition. L’incompréhensible et l’absurde décident alors du destin de chacun. Sophie Bauret signe là un spectacle bien équilibré, intelligent et rythmé comme une comédie musicale. Franck Perrier, authentique faux dur, comme le clown blanc soutient avec mérite le jeu louable de l’auguste Frédéric Imbard, tout en mouvement. Un spectacle intelligent..."
Pierre Galaud , La Marseillaise.